Notre lettre 982 publiée le 3 décembre 2023

FAUT-IL QUE PAIX LITURGIQUE S'EUTHANASIE ?
SOYEZ RASSURES...
CE N'EST PAS NOTRE INTENTION !

BENI-SOIT LE CONCILE
QUI A DONNE DES DROITS...
ET DES DEVOIRS AUX LAICS

A l’occasion d’un échange récent, une "autorité" du Tradiland campait Paix Liturgique en termes sévères. La pointe du propos était de regretter que ce site, lequel s’exprimait sans mandat et prétendait rendre compte de la surdité épiscopale aux vrais besoins des fidèles, n’ait pour seul effet que celui de déconsidérer un peu plus le troupeau sans pasteur vis-à-vis des pasteurs défaillants.

La protestation en ligne et sur le terrain de laïcs mobilisés à l’encontre de la disette spirituelle et de l’effondrement ecclésial ne ferait donc, à en croire cet influenceur, qu’aggraver les choses. De là à suggérer à ces serviteurs nocifs de procéder à un sabordage salutaire, il n’y avait qu’un pas qu’il leur revenait de faire spontanément, si quelques grammes de jugeote était en eux encore active, et sans qu’il fut nécessaire de mettre les points sur les i. Intelligenti pauca.

Notre Maitre Aristote est-il si déconsidéré que l’on ne puisse plus de bon foi partager avec lui le constat que « la joie nait de l’exercice de nos facultés » ? Et que l’exercice des talents reçus, dont Notre Seigneur nous fait comptables, est devenu sans actualité, sinon dans la seule et exclusive sphère privée ? Faut-il se résoudre à l’alignement docile sur les choix stratégiques d’autres associations pieuses qui, au-delà de ce qui nous rapprochent, confondent l’or du silence et le vil plomb d’un mutisme craintif ?

Dénoncer une complicité objective entre les évêques déviants, les hérétiques du XXe siècle selon le mot de Jean Madiran, et ceux qui les nomment par leur nom à la suite de cet esprit lucide, tel est bien le coup de Jarnac inattendu dans cette chrétienté en regain qu’est le milieu tradi-œcuménique. L’appoint laïc n’eût il pour ambition que le renfort des auxiliaires barbares dans l’armée romaine, de quel droit en déconsidérer l’ardeur, alors que l’objectif ultime est, théoriquement, commun ?

Certes, l’Eglise occupée, et stérilisée par l’effet d’égarements successifs, n’est pas une place forte à prendre d’assaut par un commando bien organisé. La contre-révolution, disait Joseph de Maistre, n’est pas une révolution contraire ; elle est le contraire de la révolution. N’est-ce pas ce à quoi s’emploie la multitude des familles catholiques fécondes, grâce au soutien des prêtres qui en nourrissent la Foi par l’enseignement, la prière partagée et les sacrements prodigués ? Pourquoi l’amour de la Vérité ainsi diffusée depuis les Apôtres devrait- il s’interdire d’identifier le clergé qui le partage d’un soutien actif, et celui qui le combat du pinacle dont on s’enorgueillit, à l’instar de l’Olympe au balcon d’Epicure ? Si le différentiel de fécondité prépare un grand remplacement catholique dans les diocèses, une intelligence renouvelée des réalités toxiques enfin désignées en est le commentaire impérieux.

Identifier les loups déguisés en moutons ; nommer l’ennemi de la Tradition Apostolique planqué sous la mitre ; identifier le scorpion passant pour un œuf et le serpent se donnant pour un poisson, de qui ces compétences sont-elles la prérogative, renvoyant l’homme de bonne volonté aux tâches ancillaires ? A vrai dire, Paix Liturgique, à mon sens, ne craint pas de faire nombre avec l’ensemble des huiles et autres cadors disposés à parler haut et fort. Mais il se trouve que l’on ne se presse pas au portillon pour décrire, sous sa responsabilité, ce qui crève les yeux. Est-ce si difficile à comprendre ?

Sauf à nourrir un doute chez les importuns : Ceux qui se verraient bien en évêques de restauration, le jour venu, sont-ils prêts à entendre la voix des laïcs diligents et de leur famille, ou se verraient ils bien en successeurs distants, hautains, hiératiques, à l’instar de ceux qu’ils ont remplacés ? Paix liturgique conserverait alors, même sous des cieux enfin dégagés, quelque raison d’être, vicariante bien sûr, autant que, pas plus que…

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